L'importance du pétrole.
De nombreux événement comme l'entrée des chars vers la fin de la Première Guerre mondiale, du rôle joué par les camions sur la voie sacrée de Verdun en plus de l'exploit des taxis de la Marne réquisitionnés par l'armée française, les 6 et 7 septembre 1914, pour envoyer des renforts sur le champ de bataille avaient convaincu les dirigeants politiques de l'importance stratégique de l'accès au pétrole. Dans les années 1920, l'Allemagne, privée au profit de ses vainqueurs français et britanniques de ses espérances pétrolières au Moyen-Orient, réussissait à mettre au point la transformation du charbon en hydrocarbures liquides. Le procédé Fischer-Tropsch sera pour l'Allemagne en guerre l'un des moyens d'alimenter ses armées en carburants, malgré les blocus mis en place par les Alliés qui sera ensuite repris par l'Afrique du Sud, lors du blocus anti-apartheid.Le procédé Fischer-Tropsch (illustré ci-dessus), du nom des chimistes allemands qui l'ont inventé en 1923, est une réaction chimique qui permet de synthétiser par catalyse (utilisant une molécule qui accélère la vitesse de réaction) des hydrocarbures à partir de monoxyde de carbone et d'hydrogène. Ce procédé est notamment utilisé pour transformer des hydrocarbures solides en sortes de pétrole de synthèse. Ce sont les filières CTL (Coal to Liquids, transformation du charbon en liquides) et GTL (Gas to Liquids, transformation du gaz en liquides).
Les industries pétrolières.
Les industries du pétroles ont une grande place sur l’économie mondiale. En effet elles font partis des plus grandes sociétés privées de la planète. Toutefois les compagnies pétrolière sont classé en plusieurs catégories qui sont :
- Les compagnies nationales appelées aussi National Oil Companies (NOC) qui sont des propriétés de l’état comme : PDVSA (Vénézuela), CNPC (Chine), Aramco (Arabie saoudite), Petrobras (Brésil), Petronas (Malaisie), NIOC (Iran), IPC (Irak), NOC (Nigeria).
- Les compagnies privées multinationales concentre aussi les activités d’exploration, de production, de raffinage et de distribution. Ces compagnies sont dites « majors », telles que Exxon Mobil, Shell, BP, Total, Chevron.
- Les indépendants ne font que chercher et produire du pétrole brut pour ensuite le vendre à des raffineurs.
- Les raffineurs, qui ne possèdent que les raffineries et éventuellement stations-service.
Le pétrole ayant un fort impact géopolitique, celui-ciest fortement lié à de considérable enjeux économiques et énergétiques. Il pose cependant aux pays importateurs de nombreux problèmes, principalement d'ordre politique (dépendance), financier (devises) et environnemental (émissions de CO2, pollution en ville). Plusieurs pays ont donc engagé une politique de réduction de leur dépendance au pétrole depuis les chocs pétroliers de la décennie 1970.
Les principales sociétés pétrolières privées qui dominaient l’industrie pétrolière et gazière mondiale jusque dans les années 1971 étaient traditionnellement qualifiées de « majors » : c'était eux qui fixait le prix du pétrole jusqu'en 1971. Aujourd’hui, les 5 plus importantes d’entre elles sont qualifiées de « supermajors » (parfois encore de « majors »). Ce terme ne s’applique pas aux compagnies nationales dont certaines ont une plus grande production.
Les 5 supermajors sont :
- Royal Dutch Shell (Pays-Bas)(2) : 421,1 milliards de dollars et une production de 3,1 millions de barils équivalents pétrole par jour ; Royal Dutch/Shell est une compagnie anglo-néerlandaise née de la fusion entre Shell et Royal Dutch ;
- Total (France)(5) : 236,1 G$ et 2,15 Mbep/j ; Total est une compagnie française provenant de la fusion en 1999 entre Total, Fina et Elf.
Cependant la plus grande compagnie pétrolière au monde n’est pas une supermajormais mais bel et bien une entreprise nationale qui est Saudi Aramco (Arabie saoudite) ayant extrait près de 9,4 millions de barils de pétrole brut par jour en 2013, soit plus de 10% de la production mondiale.
La majorité des plus grands pays producteurs de pétrole possèdent aujourd'hui leur propre compagnie qui défend les intérêts nationaux et gère la production dans le domaine des hydrocarbures dont le pétrole. Celles-ci sont contrôlé par l’État et peuvent même avoir l'exclusivité de la production pétrolière dans le pays.
Parmi elles il y a Saudi Aramco en Arabie Saoudite et les compagnies des Etats du Golfe (Abou Dhabi, Dubaï, Koweit, Qatar), Sonatrach en Algérie et NNPC (Nigerian National Petroleum Corporation) au Nigéria. PEMEX (Petróleos Mexicanos) au Mexique et PDVSA (Petróleos de Venezuela SA) au Venezuela sont également des compagnies nationales puissantes.
Parmi elles il y a Saudi Aramco en Arabie Saoudite et les compagnies des Etats du Golfe (Abou Dhabi, Dubaï, Koweit, Qatar), Sonatrach en Algérie et NNPC (Nigerian National Petroleum Corporation) au Nigéria. PEMEX (Petróleos Mexicanos) au Mexique et PDVSA (Petróleos de Venezuela SA) au Venezuela sont également des compagnies nationales puissantes.
Plusieurs compagnies de pays émergents ou ex-communistes occupent une place de plus en plus importante et cherchent à concurrencer les majors en opérant ailleurs que dans leur zone nationale. Privatisant progressivement son économie, la Russie s’est dotée de compagnies puissantes dans le pétrole et le gaz : Lukoil, Gazprom, Rosneft. En Chine, PetroChina et Sinopec, issues des compagnies d’État figurent parmi les trois plus grandes compagnies pétrolières du monde en termes de chiffre d’affaires. Petrobras au Brésil a réalisé en 2010 la plus grande opération de capitalisation boursière au monde pour procéder à l’exploitation de ses immenses gisements off-shore.
Les deux crises dû au pétrole.
Au début des années 1970, les pays industrialisés qui viennent de connaître près de trois décennies de forte croissance (« Les Trente Glorieuses ») sont largement dépendant du pétrole. La demande de pétrole augmente, en particulier aux États-Unis où l’extraction coûte de plus en plus cher. Les américains choisissent de s’approvisionner à bas prix au Moyen-Orient. Les deux tiers de l’énergie consommée en Europe sont importés, principalement du Moyen-Orient. Les pays exportateurs s’estiment exploités et prennent alors conscience qu’ils sont en position de force. Une vague de hausses des prix du pétrole a lieu.
Les membres de l’OPEP tiennaient un discours radical comme l’Algérie, la Libye, ou l’Irak affirmant leur souveraineté sur leurs ressources pétrolières. Les relations se tendent en octobre 1973, au moment de la guerre de Kippour. Solidaires avec les Palestiniens, les pays arabes utilisent l’arme du pétrole : réduction du volume des exportations et prise de contrôle d’au moins 51 % des concessions non encore nationalisées. L’Arabie Saoudite, qui fournissait à elle seule 21% de la production mondiale de brut, va encore plus loin en imposant un embargo de ses exportations vers les États-Unis notamment. C’est la panique et le prix du baril flambe. En quelques semaines, il sera multiplié par quatre, passant de 4 à 16 dollars. Les économies occidentales ne peuvent pas faire face. La croissance s’effondre et le chômage augmente. L'embargo contre plusieurs pays occidentaux, dont les États-Unis, quadruplement le prix du pétrole brut à 11,65 dollars, et ajustent le prix du brut. Les États-Unis envisagent donc un temps de ne plus faire appel au pétrole de l’Opep mais prennent l’offensive en créant l’Agence internationale de l’énergie (AIE).
En 1979, la chute du Shah d’Iran et la révolution islamique dans ce pays, alors important producteur de pétrole, engendre un nouveau doublement du prix du baril en passant de 20 à 40 dollars. C’est le second choc pétrolier malgré les signes de reprise économique. Ce double choc, en moins de dix ans, modifie radicalement l’économie de la planète. La hausse des prix du brut rend économiquement rentable l’exploitation des gisements plus difficile d’accès que ceux du Moyen-Orient. L’exploration puis progressivement la production est relancée à de nombreux endroits : Indonésie, Afrique, mer du Nord, Amérique latine, URSS. Le pétrole s’avère rentable sur tous les continents. Même là où il est le moins abondant. Parallèlement, soutenues par les niveaux de prix et les enjeux politiques, les compagnies internationales investissent massivement pour l’innovation.
Ce choc est finalement assez vite amorti par le fonctionnement du marché et les mesures d’adaptations prises dans les pays consommateurs. La France était moins dépendante de cette source d’énergie avec notamment le développement de l’énergie nucléaire. Et par ailleurs l’ensemble des pays industrialisés a appris à produire plus avec moins de pétrole, ce qui les rend moins sensibles à l’augmentation de son prix. Les pays consommateurs baissent leur dépendance énergétique. Et les compagnies internationales gardent leur maîtrise en contrôlant les technologies d’explorations et de mise en valeur des gisements, mais aussi les capacités de raffinage et de distribution.
Ressources convoitées mais limitées dans l'espace.
Certains pays sont plus que d'autres dépendants de l'importation de pétrole. En effet comme nous le montre cette carte l'Union Européenne, les États-Unis et l'Asie de l'Est sont dépendant de l’importation de pétrole. Cela peut entraîne des conflits et pousse les États à élaborer des stratégies..
Flux de pétrole dans le monde |
La « grande stratégie » américaine.
La stratégie des américains est de contrôler l'approvisionnement du Caucase en pétroles et gaz et aussi notamment du Moyen-Orient qui représentent environ 60 % de l'approvisionnement en pétrole. Les américains ont pu se positionner en Asie mineure par les interventions en Afghanistan et ces derniers se sont installés en Azerbaïdjan, en Ouzbékistan, en Kirghizie, et plus récemment en Géorgie. Pour pouvoir contrôler l'axe Ankara-Bagdad-Téhéran-Caucase, les États-Unis ont dû intervenir au Moyen-Orient en passant donc par l'Irak. Pour cela les États-Unis ont tenté d'instaurer la démocratie en Irak après la chute du régime de Saddam Hussein. Cette démocratie sera présenté comme contre-modèle aux régimes voisins. Parmi eux se trouve l'Arabie Saoudite qui depuis le 11 septembre n’est plus perçue comme un allié privilégié car compromis avec Al Qaida. Celle-ci vise, en instituant un régime démocratique en Irak, à isoler l’Iran et à effacer, grâce au pétrole irakien, l’importance de celui d’Arabie Saoudite.
La stratégie Chinoise.
L’enjeu pétrolier est une des grandes obsessions qui hante la politique étrangère de Pékin. Dans la dernière décennie la consommation de pétrole a crû de 6% alors que sa production est proche de la stagnation car ses réserves historiques dans le nord du pays sont en voie d’épuisement et les nouveaux gisements dans la province musulmane du Xinjiang souffrent de difficultés d’exploitation. Le Moyen-Orient fournit actuellement les 2/3 des besoins de la Chine en Hydrocarbure. Dans ces conditions, la Chine suit avec attention l’évolution des tensions au Moyen-Orient d’autant plus que la présence de troupes américaines en Afghanistan a ravivé la crainte d’un encerclement. Déjà présent à l’ouest en mer de Chine, le 11 septembre a offert aux américains le prétexte de s’encrer plus fortement en Asie Centrale. Les chinois dont les firmes pétrolières s’étaient multipliées en Asie Centrale (surtout au Kazakhstan) pour s’affranchir de la dépendance américaine voient donc d’un très mauvais œil le désir absolu des américains qui est la maîtrise des routes du pétrole . La Chine qui reste objectivement la plus sérieuse menace des USA dans le futur, paraît être la plus menacée par la politique américaine. Reste à voir quelle incidence la politique extérieure des Etats-Unis aura sur les relations entre les deux pays et quelle contre-attaque peut être menée par la Chine.
L'exemple de l'Arctique.
L'Arctique est un exemple de la convoitise des états qui veulent tout faire pour exploiter cet espace géographique qui suscite un intérêt croissant par de nombreux facteurs qui sont surtout la disparition de la glace de mer qui ouvre des nouvelles voies de circulations maritimes et rend donc l'espace plus accessible. De plus les avancées technologiques au niveau de l'extraction permettent d'extraire plus facilement le pétrole et donc faciliter l’accès aux ressources présentes en Arctique. Les Nord-Américains ont exploité le pétrole dans le Yukon et en Alaska dès les années 1920. Cette exploitation se poursuit aujourd’hui et beaucoup de pays sont concernés. Le parc arctique de la Russie représente déjà 12 % du PIB national et 60 % du pétrole du pays. Les Canadiens, dont 40 % de la surface du pays est en zone arctique, disposent et exploitent de nombreuses richesses. Ainsi au nord du continent américain, un tiers du potentiel en hydrocarbures est encore inexploité. La course pour l’accès à ces ressources est donc lancée et chacun cherche à gagner de nouveaux territoires. D’après une estimation d’une agence gouvernementale américaine en recherche géologique datée de 2008, l’Arctique recèlerait 22 % des ressources énergétiques non découvertes mais techniquement exploitables de la planète. Il rassemble à lui seul 13 % des réserves mondiales inexploitées en pétrole. Huit nations possèdent des territoires en Arctique. On estime que 4 millions de personnes habitent au nord du cercle polaire. Entre ces pays, les tensions s’exacerbent pour des objectifs bien précis : il s’agit tout d’abord de s’approprier des territoires pour, en conséquence, contrôler les zones de pêche, d’exploitation de ressources énergétiques ou bien plus encore.
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